Lemusicien jamaïcain est décédé le 29 août à l'âge de 85 ans. En tant que producteur, il a eu une influence décisive sur le reggae en poussant, celui qui restera dans l'histoire comme le
La société jamaïcaine est machiste, comme d'autres. Mais il y a des personnalités fortes dans le reggae comme la chanteuse Jah9" , 38 ans, et présente dans l’abum des Inna de Yard
Aujourdhui Daniel aurait bien couronné ce gardien de zoo jamaïcain qui pour amuser les visiteurs a titillé un lion, mais une fois de plus, actualité oblige, le héros du jour n'est autre que le King de Roland Garros.
Onest Jamaïcain Si le cœur vous en dit Y a trop longtemps déjà Que je traîne ma vie Tout autour de la planète Je n'sais plus très bien De quel pays je viens Peu importe qu'on soit De New-York ou Paris Quand on est musicien On est Américain Si on vit aujourd'hui Mais je n'ai pas besoin De la Californie Quand je voyage dans ma tête
Maisn'empêche que c'est vrai. Le musicien se doit d'être patient, ultra patient même. Tout d'abord lorsqu'il part en tournée Si on compte que dans la journée il aura besoin de 1h pour installer
Lejazz n’est pas le genre musical le plus immédiatement associé à la Jamaïque. Pourtant, vivace dès les années 1920, il réunit un groupe – limité mais brillant – d’instrumentistes jamaïcains, notamment dans l’après-guerre. Ces jazzmen jamaïcains, tels Ernest Ranglin, Monty Alexander ou Douglas Ewart, participeront aux premiers pas de la musique de l’île, et apporteront
Êtreravi quand on découvre que quelqu’un de célèbre est gaucher : Il est rare d’être gaucher. Il est encore plus rare de devenir célèbre. Les chances d’être gaucher et célèbre sont plutôt minimes. Alors, lorsque nos amis gauchers découvrent que quelqu’un qu’ils
4MRe3qe. En prévision de l’été, du reggae sur Gonzaï !? Je vous vois déjà en train de vomir sur votre grand con d’altermondialiste à djembé de service, celui qui vous casse les couilles sur les plages estivales à essayer d’embobiner de la donzelle concernée par la famine et l’eau qui brûle. Restons humains man, on ne tire pas sur une ambulance, même si on a longtemps espéré qu’un déchirement des cordes vocales y poussent Sinsemilia, Tryo et cet ancien fafa de Pierpoljak. Plutôt que de ruer dans les brancards d’un style musical agonisant sous le poids des t-shirts à l’effigie de saint Bob, mieux vaut appréhender Kingston via son canal historique. The harder they come, film culte de 1972 qui explose sur les écrans la même année que la percée des Wailers à l’international et dépeint de manière fulgurante les codes d’une identité musicale insulaire alliée à une réalité sociale loin d’être fumeuse. Pour le novice en musique jamaïcaine, The harder they come est la porte qui donne accès de manière synthétique au quotidien rythmé de ces jeunots qui se débattaient dans le marasme des quartiers pauvres de Kingston, et ce, bien avant l’avènement du reggae. L’histoire est aussi banale qu’une récolte de canne à sucre aux Antilles. Yvan, gamin cul-terreux interprété par un Jimmy Cliff sidérant, décide de venir tenter l’aventure à la grande ville et de chanter dans les studios qui pondent du tube à la chaîne. Pourtant il y a peu d’élus dans la Babylone musicale, et s’il est bien question de chaîne, c’est sûrement plus celles de l’oppression sociale que portent les gamins de la concrete jungle. Petit à petit, le personnage va se retrouver face à une multiplicité d’éléments extérieurs qui le détourneront du droit chemin, jusqu’à le transformer en un rude boy, idole des moins que rien. Yvan est à la fois l’incarnation du jeune Jimmy Cliff – qui, comme pas mal d’apprentis artistes, traînait du côté des studios dans l’espoir de pouvoir graver son premier single – et de Vincent Martin aka Rhyging terme signifiant, en argot jamaïcain, bad boy au sang chaud », hors-la-loi des années 40 resté dans le folklore comme un Robin des Bois local du ghetto affamé. La classe populaire jamaïcaine des 60’s se passionnait alors pour les westerns. Al Capone de Prince Buster, hit fondateur du ska en 1964, grâce à sa rythmique ingénieuse de R’n’B à contretemps, donne un aperçu de l’importance de la figure persistante de l’outlaw. Buster, ancien boxeur et gros bras armé du business musical jamaïcain, tient le rôle du DJ dans le film. Loin de l’idée reçue de l’attitude peace and love à la sauce jamaïcaine, le film dépeint la violence comme faisant partie intégrante de la société et du développement de la musique dans l’île. Dès son arrivée à la capitale, Yvan, encore naïf, se fait dépouiller du peu qu’il possède et part chercher assistance auprès sa mère, qui lui conseille d’aller bosser pour le pasteur évangéliste local, un tyran bien conservateur. La scène où le héros assiste à l’office montre une Jamaïque plongée – à l’instar du grand voisin américain – dans la ferveur du gospel, souvent pilier d’une éducation musicale. Le pasteur est, quant à lui, l’illustration de la classe noire privilégiée qui a pris le pouvoir lors de l’indépendance en 1962 et reste sourde et bornée face aux problèmes du ghetto, à ses yeux source de délinquance et de saleté. Pour lui, la répression policière, le spectre de la prison et l’ordre moral sont les moyens les plus sûrs d’assurer la mainmise sur une population souvent analphabète. Yvan, réfractaire à l’autorité, paie chèrement sa relation illégitime avec la fille adoptive du cureton, et se voit asséner une condamnation à recevoir le fouet ; condamnation qui le propulse directement dans le monde de la racaille et des coups à la petite semaine. Pourtant il s’accroche à son rêve de faire un jour un hit qui le rendra célèbre. Derrière le tableau social, The harder they come dissèque surtout à merveille la mafia des grands studios et les petits business pour assurer un monopole sur le son jamaïcain. La spécificité même du marché musical de l’île est le fruit d’un long processus d’adaptations et de débrouillardises forgées au fil des ans. Yvan, qui s’improvise coursier pour un studio, apprend à ses dépens combien ce milieu est verrouillé par une poignée de pionniers devenus nababs. La séquence des musiciens attendant le big boss du studio à la grille d’entrée pour pouvoir chanter leur petit brin de mélodie est confondante de réalisme. Toutes les stars du reggae ont un jour ou l’autre fait le pied de grue dans une cour avant de pouvoir pousser la chansonnette derrière un micro. Les plus chanceux et opportunistes se trouvaient un petit job de grouillot dans les labels ou les boutiques, en espérant l’embellie et un peu de temps entre les séances des gros bonnets vert/jaune/rouge. Marley lui-même a tissé une grande partie de son réseau de cette manière. La particularité de la musique sur l’île a toujours été la capacité de la classe populaire à créer les outils de diffusion de leur propre culture, contre un système étatique toujours sous le joug de la censure britannique. L’apparition des soundsystems dans les années 50 a définitivement modelé le mode de création et de consommation des Jamaïcains, à contre-pied des modèles américain ou anglais basés sur les mass media et la toute-puissance radiophonique. En Jamaïque, c’est tout l’inverse. L’absence de liberté sur des ondes, contrôlées par l’État d’une main de fer, a poussé quelques aficionados du rythm and blues à monter des soirées de danse endiablée dans les ghettos de Kingston. Plus sexy, débridée et rebelle que le traditionnel Mento que l’on ressert à la sauce jazzy dans les hôtels de luxe, cette musique colle bien aux aspirations du petit peuple, qui trouve une soupape en dansant et en se bourrant allègrement la gueule les week-ends. Devenus petit à petit lucratifs, grâce à un petit ticket d’entrée et des bar-restaurants ambulants, les soundsystems entrent dans une concurrence effrénée à la plus belle sono et aux meilleures galettes la course aux basses vrombissantes commence ici. Lorsque l’on vit dans le ghetto, on supporte son soundsystem comme on porte une écharpe de foot à St Etienne avec une ferveur qui confine à l’aveuglement. Les systems sont le cœur de la musique populaire jamaïcaine, ils font passer la pulsation du moment au peuple. Lorsqu’un DJ tient un titre en passe de devenir un tube, il peut le passer jusqu’à quinze fois d’affilée à la demande des danseurs devenus des éponges à sueur. Pendant cette première période, trois patrons des sound tiennent le haut du pavé Tom the Great Sebastian, l’ancien flic toujours armé, Duke Reid, et Coxsone Dodd. A eux trois ils se livrent une bataille féroce pour dénicher les nouveautés du voisin américain. Dans un premier temps, ils voyagent ou paient des passeurs pour aller fouiner dans les bacs et ramener la perle rare de chez l’oncle Sam. Pour que leurs concurrents ne puissent reconnaître leur sélection de titres, ils arrachent souvent les étiquettes des disques ; le white label est né. A force de se tirer dans les pattes, au sens propre comme au figuré, les huiles du ghetto, sous l’impulsion du Duke, engagent même des petites frappes, les dancehall crashers, qui vont détruire le matos des concurrents, menacer les danseurs et soudoyer des proches des DJ’s pour qu’ils balancent le nom des titres. Peace and love ? Plutôt hate and guns, brother… A ce petit jeu, l’ancien keuf est le roi de l’embrouille jusqu’au jour où quelqu’un de son crew crache le nom de ses dernières découvertes, le ridiculisant auprès de son public qui se barre par paquets pour rejoindre le sound de Coxsone. Remonté comme un coucou jamaïcain, il décide alors de produire ses propres titres en faisant appel aux musiciens du coin, de manière à toujours avoir un coup d’avance. La scène devient locale, le public adhère immédiatement et tous les big ones s’engouffrent dans la brèche. La musique va de plus en plus parler le langage du quotidien, ce petit monde définit, pas à pas, un style inimitable. Autre avantage, lorsqu’un morceau cartonne le week-end on peut être sûr que les ventes de disques, pressés en flux tendu le lundi directement dans les magasins, grimpent en flèche. Cette organisation à l’apparente indépendance cache pourtant bel et bien un oligopole virulent face aux nouveaux arrivants dans le marché, que le film dénonce avec précision. Lorsque Yvan finit par coucher sur bande son single The Harder they come, il se voit proposer un contrat et un cachet d’artiste de base par Leslie Kong fondateur du label et du magasin Beverley’s, qui joue son propre rôle dans le film que notre rude boy commence par refuser, considérant que cela relève de la pure escroquerie. Le producteur lui rit alors au nez et le laisse partir avec son test-pressing sous le bras, en sachant que grâce à un simple coup de téléphone il pourra bloquer tous les circuits de diffusion du titre, aussi bon soit-il. Yvan tentera sa chance d’effronté mais reviendra la queue entre les jambes pour signer en bas de la page, et finalement décrocher son tube. Un autre aspect, plus surprenant pour le béotien, c’est certainement la présence marginale du rastafarisme dans la scène musicale officielle ». A part une poignée de potes avec qui Yvan se lance dans le deal de ganja, il n’y a pas foule de Jamaïcains qui portent des dreadlocks. Et le seul moment du film où on les sent libres d’agir à leur guise, c’est lors d’une escapade sur la plage qui prend l’allure du baptême rasta d’Yvan, pourtant rude boy invétéré. Contrairement aux clichés, ce mouvement – qui reprend le thème du retour en Afrique cher à Marcus Garvey tout en alliant une certaine idée de la religion chrétienne éthiopienne – n’était pas vraiment populaire. Pendant longtemps, ce culte a même été fortement réprimé par l’État, qui en profitait pour brûler les champs de ganja. Duke Reid a d’ailleurs purement et simplement refusé de produire cette racaille, eu égard à son passé dans les forces de l’ordre. Et puis finalement, tout comme Yvan, le reggae finira mal et les propos politico-spirituels de ses acteurs deviendront un tissu de conneries plus ou moins rapiécé au fil du temps et des kilos de weed qui partent en fumée. Pour ce qui est du film, on déplore toujours les nombreuses tentatives d’en faire un remake. On se souveidnra dses empaffés des Fugees, un temps pressentis dans les années 90, avant que Perry Henzel, le réalisateur, finisse par s’y opposer. Aujourd’hui six pieds sous terre, il doit certainement pester contre ces funestes messages annonçant que l’on va remettre le couvert en 2012. Pour une fois, et à l’inverse du You can get it if you really want chanté par Jimmy Cliff, on espère que la volonté ne suffira pas.
Une triste nouvelle pour le monde du reggae. Il vient de perdre l’un de ses piliers sûrs de cette couleur musicale et cette personne n’est autre que le père Denroy Morgan, un artiste chanteur du reggae d’origine jamaïcaine. Décès survenu le jeudi 03 Mars 2022 à l’âge de 76 ans. Denroy Morgan, est le père fondateur de ce célèbre Groupe Morgan Héritage, qui prône la fierté de cette peau noir et particulièrement de la musique reggae. Il est auteur de plusieurs albums comme I’ll Do anythingfor you, Make my day, Salvaton, Cool Runnings et autres. Que l’âme du père Denroy Morgan repose en paix. Mohamed Cinq Sylla
[IMAGES-INLINE-532747221b]© Bernard BenantIl est l’élégance et la courtoisie faites homme. Quand il apparaît sur une scène européenne tiré à quatre épingles, smoking et nœud papillon de rigueur ; quand il enregistre derrière un micro vintage dans la touffeur jamaïcaine en débardeur décontracté ; ou quand il déambule dans les rues parisiennes, une casquette en fourrure vissée sur la tête, Ken Boothe affiche une classe sans pareille. A presque 70 ans, le célèbre chanteur jamaïcain, très prisé du public français, est venu défendre à Paris un nouvel album que l’on n’attendait pas. Sur la colline luxuriante de Stony Hill qui domine Kingston, il a enregistré Inna de yard, du nom de la série discographique emmenée par le label Makasound, devenu Chapter Two. Inna de yard traduisez dans la cour », des enregistrements live, acoustiques, de chanteurs et de musiciens reggae mythiques, parfois tombés dans l’oubli, transcrits depuis une cour de la capitale jamaïcaine. Ken Boothe s’est donc prêté au jeu, pour graver onze de ses propres titres, entouré d’une escouade de stars Kiddus I, Cedric Myton des Congos, the Viceroys, Robbie Lynn. Loin des studios classiques que le crooner a bien connus quand il était un des poulains de Sir Coxsone pour le mythique Studio One dans les années soixante. Ces reprises ont été captées depuis la terrasse d’une maison, enrichies des bruits de la nature et de ces exclamations de satisfaction qui ponctuent la fin d’une prise. Ken Boothe les chante comme si c’était la dernière fois qu’il les interprétait, corps et âme, donnant tout de son être. Celui que l’on a baptisé Mister Rocksteady – pour sa capacité à incarner à lui seul ce genre musical jamaïcain apparu après le ska et avant le reggae – est ainsi entier, habité, intense. C’est un Ken Boothe radieux qui nous a accueillis dans un café proche de Radio France. Entouré de sa femme, de sa manageuse, de ses producteurs et de la grande clique du combo Inna de yard, il savoure la pause après une longue journée de promotion, attaquée aux aurores dans les studios de Radio Nova et terminée au Mouv. Armé d’un sourire bienveillant, ses premiers mots sont pour nous remercier de l’interviewer. Galant avant tout, vous dit-on. Rencontre.[IMAGES-INLINE-542c861968]© Bernard BenantMarianne Vous êtes une star du reggae, vous avez plus de 50 ans de carrière derrière vous et bientôt 70 ans. Vous n’avez plus rien à prouver et pourtant voilà encore un album. Qu’est-ce qui a motivé cet enregistrement ?Ken Boothe C’est un beau projet que m’a proposé l’équipe de Chapter Two. Comme une renaissance. C’est comme ça qu’on faisait à l’époque, tout commençait dans la cour en Jamaïque, on écrivait notre musique au coin de la rue. On a un proverbe chez nous qui dit que quelque chose du passé revient toujours. Mais il y a une grande différence cette fois la présence des percussions nyabinghis et puis les enregistrements sont faits en extérieur. Donc ça donne un son nouveau. C’est très subtil, doux, pas tapageur. Je ne savais pas ce que ça allait donner et j’ai été très agréablement surpris. Ça ne se faisait plus du tout et c’est une bonne chose car ça participe à faire découvrir notre culture jamaïcaine. Ces morceaux que j’ai écrits il y a 35 ou 40 ans retrouvent une fraîcheur sur cet Vous dites que vous avez remonté le temps en enregistrant de cette manière-là , mais des jeunes, comme les chanteurs Var ou Derajah, étaient présents. Cette rencontre entre les deux générations était-elle importante?KB Oh oui ! Et c’est ce que j’aime dans la musique. La musique c’est comme le miel, on ne peut jamais la voler ! Prenez Michaël Jackson, il a chanté un titre écrit par un Italien il y a très longtemps et se l’est approprié. C’est magnifique ça ! Les nouvelles générations vont entendre ces vieux morceaux. Le fait de les réenregistrer fait vivre cette musique. La transmission et le partage, c’est Sur quels critères avez-vous sélectionné ces reprises ?C’est Romain Germa mon producteur qui a décidé des titres. La plupart sont des tubes, comme Artibella. Mais pas seulement. J’étais très heureux qu’il choisisse African Lady par exemple, une chanson des années 70 écrite par Bob Marley, mais qu’il n’a jamais vraiment chantée. Il l’avait écrite pour Johnny Nash au départ. Ce que j’aime beaucoup dans le travail qui est fait chez Inna de Yard, c’est d’avoir l’impression qu’on va chercher un nouveau public, un autre que celui des fans. En Europe et même en Jamaïque, il y a des gens, la jeune génération peut-être, qui n’avaient pas entendu parler de moi et qui me découvrent avec ce projet. Il me semble que je passe des frontières, des caps que je n’avais pas dépassés avant en terme d’audition.[IMAGES-INLINE-4b2a67b304]© Bernard BenantM En Jamaïque, il y a cette culture de la reprise. On a l’impression que les Jamaïcains répètent leur musique comme on révise un cours d’histoire. C’est la garantie de sa pérennité ?KB Oui, on a toujours fait ça, sans parfois même savoir à qui appartenait tel ou tel titre. Quand Sir Coxsone de Studio One revenait des Etats-Unis, il ramenait toujours des 45T d’Otis Redding, de Sam Cooke, etc. Il choisissait alors qui allait enregistrer quoi de ces albums. Cette manière de faire des reprises adaptées à notre musique nous a aidés à nous définir comme artistes. On a ainsi développé notre art et précisé notre propre style. On en faisait quelque chose de différent. Plus qu’aujourd’hui, il y avait un vrai art de la reprise. J’en ai fait beaucoup, comme Everything I own, écrit par David Gates. Ça a été mon plus grand tube, numéro 1 en Angleterre. David Gates était si heureux ! Il m’a invité à dîner au Grand National pour fêter ça. Ce morceau avait été écrit pour sa propre mère, ce n’était pas du tout une chanson d’amour entre un homme et une femme comme tout le monde le pense. Mais une déclaration d’amour à sa mère pour lui dire toute sa reconnaissance. Sa mère avait souffert pour l’élever comme il fallait et quand elle est morte, ça a été son cadeau pour la remercier de lui avoir tout donné. J’ai appris l’histoire de cette chanson après, à l’époque où je la chantais j’étais persuadé que c’était une chanson d’amour !M Quand UB40 ou Boy George ont repris vos chansons, ça vous a donc plu?KB Boy George ! Je l’ai bien connu quand j’habitais en Angleterre. Lui et UB40 ont grandi avec ma musique. Oui, à chaque fois qu’un artiste reprend un de mes titres, ça me rend extrêmement heureux car je sais que ça fait vivre ma musique. Et en même temps ça fait bouillir la marmite! Ces chanteurs très connus vendent beaucoup de disques. Mais le plus important c’est que les morceaux eux-mêmes continuent d’élever l’âme des gens. C’est ce que j’aime dans la musique quand je suis sur scène et que je vois le public réagir à ce que je chante. Je les rends heureux et ils me le rendent bien ![IMAGES-INLINE-ab64563305]© Bernard BenantM Il faut dire que l’amour, c’est votre registre !KB Oui, l’amour est la chose ultime pour moi. Mais je chante aussi les problèmes des gens, des thèmes qui viennent de la souffrance l’exploitation, la discrimination. Ce qui me plaît c’est de pouvoir traduire ce que ressentent les gens, et les aider à réfléchir. Les problèmes sont partout sur terre, mais la seule chose qui peut directement leur parler, c’est la Que raconte la chanson Let the water run dry ?KB C’est une chanson d’amour qui parle d’une rupture et de l’ingratitude. Une femme a quitté un homme et puis elle se rend compte qu’elle a fait une erreur. Quand elle revient vers lui, il ne veut plus d’elle. On peut l’interpréter plus largement aussi. Elle relève de la recherche de la rédemption, d’où le fait de laisser couler les On vous dit amoureux de la France. Qu’aimez-vous dans ce pays ?KB Les gens ici me renvoient tellement d’amour qu’il faut bien que je leur en donne aussi ! Et puis la France a une histoire commune avec celle de la Jamaïque. Les gens ont souffert et se sont révoltés. La Révolution. Nous aussi l’avons faite avec la reine Nanny au 18e siècle ou Marcus Garvey après. La France partage avec la Jamaïque cette nature rebelle. Il ne faut pas rigoler avec les Français, ce sont des contestataires ! Et ce n’est pas pour vous faire plaisir que je dis ça. J’ai peut-être du sang français, qui sait ? La grand-mère de ma femme est française, regardez-la, elle a le nez droit de la Française ! Et pour finir j’aime aussi beaucoup le français, votre langue est L’album se termine sur Rastaman Chant, un formidable gospel avec des percussions nyabinghis. Vous mêlez chant d’église et chant rasta. Ce n’est pas si courant...KB Tout le monde l’aime ce titre, à commencer par moi! Et vous avez bon goût ! C’est un morceau traditionnel. Petit, j’entendais les rastas l’entonner. C’est un peu comme Redemption song. Oui il réunit l’église et les rastas. Un socle. En Jamaïque c’est comme ça.[IMAGES-INLINE-c132ff3a9e]Inna de Yard Ken Boothe, Chapter Two/Wagram
Un mural du chanteur jamaïcain Bob Marley, le 8 février 2009 à Kingston image d'illustration SAMAD "C'est un jour historique", pour la ministre de la Culture jamaïcaine, Olivia Grange. Le reggae a été inscrit ce jeudi sur la liste du patrimoine culturel immatériel par l'Unesco lors de la treizième réunion de son comité intergouvernemental à Port-Louis, sur l'Île Maurice. LIRE AUSSI >> Parfums de Grasse, reggae... A quoi sert le label Unesco? L'organisme de l'Onu a souligné "la contribution" de cette musique jamaïcaine à la prise de conscience internationale "sur les questions d'injustice, de résistance, d'amour et d'humanité, et sa dimension à la fois "cérébrale, socio-politique, sensuelle et spirituelle". "Si, à ses débuts, le reggae était la voix des communautés marginalisées, il est désormais joué et adopté par une importante partie de la population, tous groupes ethniques et religieux confondus", a ajouté l'Unesco. Offre limitée. 2 mois pour 1€ sans engagement Rapidement populaireLe reggae rejoint grâce à l'Unesco une liste de quelque 400 traditions culturelles, allant de la pizza napolitaine au zaouli, musique et danse des communautés gouro de Côte d'Ivoire. Cette décision "aide à placer la Jamaïque sur une carte", s'est encore réjouie Olivia Grange pour l'AFP. "Où que vous alliez, quand vous dites que vous êtes de Jamaïque, on vous dit 'Bob Marley'", poursuit-elle. Le reggae a émergé à la fin des années 1960. Style musical issu du ska et du rocksteady, il a aussi intégré des influences du jazz et du blues. La musique est ensuite vite devenue populaire aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, importée par les nombreux immigrés jamaïcains après la Seconde Guerre mondiale. C'est la chanson Do the Reggay de Toots and the Maytals, qui a été la première en 1968 a utiliser le nom de reggae. Mais la musique a ensuite connu un succès mondial grâce à des classiques de Bob Marley et son groupe the Wailers comme No Woman, No Cry et Stir It Up. La musique des opprimésLe reggae s'est souvent revendiqué comme la musique des opprimés, abordant des questions sociales et politiques, la prison et les inégalités. "Le reggae est un distillat des différents genres jamaïcains, remontant jusqu'aux temps de l'esclavage", estime le musicologue jamaïcain Garth White, dans une vidéo mise en ligne par l'Unesco. Il est également indissociable du rastafarisme, mouvement spirituel qui sacralise l'empereur éthiopien Haïlé Sélassié et promeut l'usage de la ganja, ou marijuana. Pour Jerôme Levasseur, directeur du Bagnols Reggae Festival, festival de reggae qui se tient à Bagnols-sur-Cèze, dans le sud de la France, l'inscription du reggae sur la liste du patrimoine immatériel de l'Unesco est une "excellente nouvelle". Le reggae "n'a jamais eu la reconnaissance qu'il mérite et a toujours été un peu à la marge", a-t-il déclaré à l'AFP. Les plus lus OpinionsLa chronique de Vincent PonsVincent Pons, avec Boris ValléeLa chronique de Marion Van RenterghemPar Marion Van RenterghemLa chronique de Sylvain FortPar Sylvain FortLa chronique du Pr Gilles PialouxPar le Pr Gilles Pialoux
Share Tweet Share La musique Jamaïcaine et ses origines Le Jamaïque est un pays où la musique et la danse occupent une place très importante. Les rythmes musicaux en Jamaïque sont très variés. Toutefois, la musique la plus connue en Jamaïque reste le reggae et le reggae dancehall avec son illustre créateur Bob Marley. Quant on évoque la musique jamaïcaine, le nom de reggae apparaît presque comme une métonymie. Mais aborder ce seul genre ne permet de parcourir tout l'horizon des formes musicales qui ont vu le jour en Jamaïque. Alors, nous vous prions de bien vouloir jeter un coup d'oeil sur cette vidéo pour en savoir plus sur l'histoire de la musique Jamaïcaine. L'ethnomusicologie ou la sociologie de la musique ont trouvé dans l'île un terrain d'étude privilégié. Si le contexte caribéen et le temps long a eu une influence majeure sur les musiques populaires qui ont vu le jour dans l'île, l'histoire propre de la Jamaïque et de son peuple ont joué un rôle primordial dans le développement de formes musicales d'une grande les expressions musicales jamaïcaines connaissent une grande spécificité, elles sont aussi, comme le rappelle Isabelle Leymarie, membres à part entière de la famille des musiques caribéennes. Familiarité des rythmes, des thèmes mais aussi et surtout, histoire et héritages partagées comme peut l'être l'esclavage et l'arrière-plan colonial. Ainsi, les musiques jamaïcaines sont marquées par une apparente dualité entre les musiques du colon et les musiques des esclaves. Cependant, dans les premiers temps de la colonisation européenne, une relative communauté de rythmes entre Africains et Européens semble avoir existé. Share Tweet Share
quand on est musicien on est jamaicain